Le traducteur qui se spécialise dans le domaine technico-scientifique rencontre presque quotidiennement des mots difficiles à traduire. Ce n’est pas seulement à cause de la spécificité du texte, mais aussi parce que la plupart des découvertes et des recherches dans ce domaine proviennent généralement de pays étrangers. Souvent, leurs découvertes trop récentes ne donnent pas assez de temps à la langue cible pour trouver un terme approprié pour la décrire. La présence de néologismes dans le domaine technico-scientifique est assez fréquente et je pense qu’il est intéressant d’étudier brièvement la façon dont les traducteurs les abordent.
Nouveaux termes
La présence de termes anglais est plus qu’évidente dans le domaine technico-scientifique puisque la plupart des découvertes sont généralement publiés dans cette langue. Ainsi, les traductions en français de ces termes conduisent souvent à des traductions littérales, ou l’utilisation de mots empruntés à l’anglais. La terminologie technique est étroitement liée au développement de la science. La création de nouveaux termes devrait aller de pair avec un tel développement, bien que ce soit compliqué pour les terminologues, traducteurs et linguistes, car les technologies et la science progressent à un rythme tellement rapide que le temps qu’ils rassemblent les informations pour essayer de créer des glossaires ou bases de données terminologiques, leur contenu est déjà obsolète.
C’est précisément à cause de ce manque de traductions appropriées d’une nouvelle terminologie que, souvent, ces mêmes professionnels créent leur propre vocabulaire pour développer leur domaine d’expertise.
Alternatives possibles
Tout ce que je viens de commenter qui nous amène au fait que les traducteurs ont recours à l’utilisation des mots étrangers, ou plus souvent, laissent un terme donné dans la langue originale, principalement l’anglais, n’étant pas en mesure de trouver une meilleure option. Ils pensent probablement que les professionnels qui vont lire la traduction sont familiers avec les mots anglais.
Bien que les professionnels de traduction aient la possibilité d’essayer d’expliquer le terme par une explication ou une définition, ce ne serait pas approprié puisque dans la plupart des cas, la traduction serait trop lourde, en particulier dans les documents où certains termes techniques sont répétés plusieurs fois (comme c’est le cas pour les brevets).
Malheureusement, il n’existe aucune organisation qui réglemente et de normalise ce type de technique et de la terminologie scientifique, et quand le traducteur essaye de consulter un technicien ou scientifique professionnel à la recherche d’un équivalent en français, cette personne lui dira souvent qu’il est préférable de garder le terme en anglais, et peut même être surprise qu’il insiste à trouver une version en français pour celui-ci. Le traducteur n’a donc pas de source réelle et fiable pour résoudre ces problèmes.
Même si je crois cette situation ne fait qu’appauvrir notre langue, il semble que la tendance soit de laisser les termes en langue source (principalement l’anglais) ou utiliser une sorte de traduction littérale, jusqu’à ce qu’un consensus soit trouvé sur cette question.