Tu as peut-être remarqué que la seule langue auxiliaire que nous avons appelée par son nom dans notre article d’introduction fut l’espéranto. C’était pour une bonne raison : l’espéranto est la IAL la plus parlée au monde.
Cela ne signifie pas que tout le monde associe l’espéranto à l’utilisation sérieuse d’une deuxième langue fonctionnelle. Mais beaucoup de gens savent que c’est un type de langue. C’est un début!
Histoire des IAL
L’espéranto est une langue construite en 1887 par l’ophtalmologiste polonais L. L. Zamenhof, qui s’est inspiré de sa ville, Białystok, laquelle était divisé. Quatre groupes différents parlant des langues différentes ne pouvaient que susciter des animosités.
Le savais-tu ? Zamenhof avait publié sa langue sous un pseudonyme. Ce pseudonyme était Dokter Esperanto. Esperanto veut dire « quelqu’un qui a de l’espoir ». Il a délibérément conçu cette langue pour qu’elle soit simple et facile à apprendre. Son bout n’était rien de moins que la paix mondiale.
Sans doute tu penses que c’était un objectif irréaliste. Compte tenu de l’histoire du monde dès la création de l’espéranto jusqu’à nos jours, ton scepticisme est tout à fait valable. Pourtant… l’espéranto n’a pas disparu.
Zamenhof a été assez astucieux pour se rendre compte que la langue devrait changer avec le temps. Il a préconisé la création d’une société internationale d’espéranto. Même s’il a dû combattre des opinions contraires, des disputes, et l’entêtement humain général, l’Association universelle d’espéranto (UEA, par son sigle en espéranto) a été fondée en 1908. Les gens la détestaient.
Ironiquement, il s’agissait pour la plupart de factions individuelles opposées à une organisation internationale. Ils craignaient l’effet que cela pourrait avoir sur leurs groupes traditionnels. Même lorsqu’ils travaillaient à créer une langue universelle et à atteindre la paix mondiale, les gens avaient du mal à voir au-delà de leur confort et de leurs intérêts personnels.
Tout en traversant de nombreux hauts et bas et deux guerres mondiales, la communauté espéranto n’a jamais abandonné son projet. Aujourd’hui, l’UEA compte des membres dans 121 pays, 70 associations nationales et même un bureau aux Nations Unies.
Fonctionnalité
Avons-nous besoin de l’espéranto ? Cette question a du sens car la technologie évolue très vite.
L’espéranto et d’autres IAL ont gagné en popularité grâce à la connectivité fournie par Internet. L’espéranto, en tant que langue parlée et en tant que langue écrite, est utilisée par des groupes professionnels, dans la littérature, dans des traductions, et même dans des films, dans des pièces de théâtre et dans la musique.
Elle reste encore facile à apprendre par rapport aux autres langues et, comme elle n’a pratiquement aucun bagage culturel, elle est, en théorie, fonctionnelle et utile.
L’espéranto pourrait être le pont de communication de l’humanité. Le monde est connecté via Internet, la confusion et la désinformation y abondent, et les gens recherchent désespérément tout espoir d’unité et de coopération.
Espéranto: les pour et les contre
La phrase clé de la section précédente est « en théorie ». En théorie, beaucoup de choses sont fascinantes. En théorie, nous pourrions conduire des voitures volantes ou construire une machine à voyager dans le temps pour revenir vers une époque moins turbulente.
Comment la langue espéranto se compare-t-elle à une liste des pour et des contre fonctionnels ?
Les pour
- Utilisation actuelle. L’espéranto est la langue auxiliaire internationale la plus utilisée. Cela en soi la rend plus fonctionnelle que toute autre. Elle a des adhérents partout dans le monde et peut être apprise sur des plateformes comme Duolingo.
- Facile à utiliser. L’espéranto reste encore facile à apprendre. Cela s’adhère aux directives fondatrices des IAL.
- L’espéranto existe depuis la fin du XIXe siècle. Elle dispose de l’infrastructure nécessaire pour régir son évolution à travers l’Académie d’espéranto. Ce groupe est chargé de maintenir la langue fidèle à ses principes fondateurs.
- L’espéranto ne dépend pas du pouvoir politique ou de la technologie. L’Internet a facilité son expansion, mais l’espéranto est une langue conçue pour être apprise et enseignée par des personnes; peu importe la taille des groupes souhaitant l’apprendre.
Les contre
- Aversion. Parce que les gens restent les gens, il y a eu beaucoup d’opposition à l’espéranto depuis sa fondation. Hitler et Staline ont interdit son utilisation et puni ses adhérents. Aujourd’hui, il y a des gens qui dénoncent du cyberabus pour avoir recherché des connaissances sur l’espéranto. Cependant, cela vaut pour presque tout. Arrêtez de lire les commentaires, les gens.
- L’évolution est problématique. Oui, c’est un pour et un contre. Bien que l’Académie puisse contrôler la langue officielle, plus elle sera utilisée, plus elle changera. Les langues évoluent naturellement en fonction des besoins de leurs locuteurs. Il existe un réel danger que l’évolution fonctionnelle de la langue espéranto la transforme d’une langue construite en une langue naturelle.
- Influence occidentale. Zamenhof a créé l’espéranto en utilisant uniquement les langues occidentales comme sources. La langue espéranto est beaucoup moins accessible aux personnes qui parlent des langues d’Asie, des langues africaines ou d’autres langues indo-européennes.
L’espéranto aujourd’hui
L’espéranto a connu un regain de popularité grâce à Internet. On estime qu’il y a près d’un million de locuteurs de langue espéranto : elle a vraiment atteint toutes les extrémités de la terre. C’est à peine en-dessous d’un million, mais qu’un tel nombre de personnes partagent une IAL est remarquable.
Les dictionnaires, les recherches et les publications de l’UEA maintiennent les membres informés et contribuent au progrès de la langue. Dans un monde où la technologie n’a pas réussi à unir la population, la popularité des IAL, en particulier l’espéranto, démontre que les gens veulent trouver un terrain d’entente.
Cela seul rend l’espéranto pertinent plus d’un siècle après sa création. Kumbaya, Dr. Zamenhof. Nous avons besoin de vous aujourd’hui plus que jamais.